Quand j’ai commencé à coudre il y a 4 ans, les patrons indépendants étaient très peu nombreux. Je me souviens seulement des patrons Citronille et de ceux de Vanessa Pouzet dont j’ai été la cliente bien avant de découvrir que nous étions aussi voisines.

Brrrref, c’était le Moyen Age.

Et au Moyen Age, nous cousions japonais. A l’époque la plupart des livres n’étaient même pas traduits. Mais ce n’était pas grave. Les couturières du dimanche étaient des dingues, des malades, elles étaient motivées, elles décryptaient les pages, décalquaient les patrons entremêlés sur les planches, et appelaient les modèles par leur lettre (genre “je me suis cousu la robe T du Stylish Dress Book 1” – et ouais!).

Que de souvenirs sur le blog collectif des japan couture addicts (je vais pleurer si ça continue). D’ailleurs à l’époque certaines couturières amatrices devenues “créatrices” indépendantes y postaient leurs petites réalisations artisanales, en toute simplicité.

Les schémas étaient limpides, il n’y avait jamais de coquilles dans les patrons, et on pouvait choisir de remplacer une manche par une autre, car beaucoup de pièces étaient compatibles entre elles. C’était hyper formateur pour les novices toutes isolées dans mon genre.

Bien sûr ils taillaient souvent large mais c’était devenu un jeu de “réduire l’ampleur”, souvent court aussi mais personnellement je m’en moque.

Et puis les patrons “indépendants”, les “indie patterns oh yeah” sont arrivés, j’en ai consommé pas mal et j’ai été ravie de certains, et je continuerai évidemment de façon raisonnable.

Mais bon. Des patrons .pdf avec parfois 50 feuilles à scotcher, souvent un patron quasiment pour le prix d’un livre japonais qui en contient 25, des patrons dont je me dis après les avoir découpés que j’aurais pu trouver l’équivalent dans mon stock de Burda/Ottobre, ou pire, les dessiner moi même.

J’en ai même acheté qui auraient été copiés par leur auteur directement sur des planches japonaises.

Toute cette prose fluviale pour dire que j’ai renoué avec mes ex japonais.

And I liked it.

Cardi matelassé jap (1)

Au mois de janvier je suis allée au déstockage de tissus dans la boutique Agnès B de la rue du Jour à Paris. J’en suis ressortie avec deux coupons.

En quittant la boutique, les petits cardigans emblématiques de la marque m’ont vraiment fait de l’oeil. J’ai résisté en fermant les yeux et en pensant très fort à mes impôts mes enfants ma surjeteuse.

Bref, je ne suis qu’une vilaine copieuse.

Cardi matelassé jap (5)

Cardi matelassé jap (4)

Cardi matelassé jap (7)

Cardi matelassé jap (3)

Détails techniques

Veste F du Stylish Dress Book 3 de Yoshiko Tsukiori, traduit depuis en français sous le titre “Robes, Blouses et Cie”, actuellement en rupture de stock mais dispo en anglais ici.

Taille 7.

Aucune modification si ce n’est d’élargir le devant (et la parementure) de deux centimètres pour pouvoir la fermer.

Tissu matelassé Cousette.

Pressions nacre à poser au marteau (ma fille Jo qui a assisté à la scène était choquée par cette technique) achetées chez Modes et Travaux (Coupons de Saint Pierre).

C’est chouette, il va avec tout.

Cardi matelassé jap (6)

Jupe

(mini jupe, patron de la Sister mini de Vanessa Pouzet, modifié cette fois pour avoir un zip invisible sur le côté, jacquard Pretty Mercerie)

Seule photo disponible de la jupe portée:

Sister mini modifiée

Filette de katran patron maison, robe vintage octobre 2012.